Rancher Desktop est-il vraiment un Docker Desktop Like ?
Rancher Desktop a parcouru beaucoup de chemin depuis sa sortie il y a quelques mois. Certains en parlent comme étant le remplaçant idéal de Docker Desktop. Utilisant ce produit depuis ses débuts, je ne suis pas totalement en accord avec cette affirmation.
Petite mise au point
Avant d’aller plus loin, soyons claires. Rancher Desktop est déjà un très bon produit et il promet d’être encore meilleur dans les prochaines années. Je suis fan.
Le produit est comme son nom l’indique une solution fournie par Rancher. On est donc face à une société qui est loin de débuter dans le domaine des conteneurs et de leur gestion. De plus Rancher appartient depuis un peu plus d’un an à Suse. Société connue pour son attachement à l’Open Source et à l’interopérabilité (la meilleure que je connaisse). J’ai acheté ma première distribution Suse en 1999. En plus de 20 ans, je n’ai jamais été déçu. J’attends donc beaucoup de Rancher Desktop.
Alors, Docker Dekstop Like ou pas ?
Fidèle à mes habitudes, je vais commencer par la fin : non, Rancher Desktop n’est pas un Docker Desktop like. Tout comme Docker Desktop n’est pas un Rancher Desktop like. Ces deux produits sont très différents.
La philosophie
Docker Desktop s’est construit autour de Docker et s’est intéressé ensuite à Kubernetes (avec une petite touche de Docker Swarm qui n’a pas franchement fait mouche).
Rancher Desktop prend le contre-pied de Docker Desktop. Il est clairement destiné aux utilisateurs de Kubernetes (même si Kubernetes peut être désactivé). Il peut utiliser Docker comme runtime et CLI. Mais il peut aussi utiliser containerd (il s’agit du runtime par défaut).
Les plus, côté Kubernetes
Après installation, Rancher Desktop permet de disposer d’un environnement Kubernetes parfaitement opérationnel. On a droit aux incontournables Kubectl, Helm, K3S (Rancher oblige).Ajouté à cela un ingress déjà configuré avec Traefik.
Cerise sur le gâteau, on peut à tout moment changer la version de Kubernetes via une liste déroulante. Oui, cela est simple et parfaitement fonctionnel. Qui dit mieux ?
Si vous avez déjà eu à maintenir des fichiers YAML pour Kubernetes. Vous voyez très clairement l’intérêt. L’anticipation des upgrades est plus facile et il n’est pas utile de monter plusieurs environnements pour le développement et les tests.
Rancher Desktop permet aussi d’avoir la liste des services Kubernetes. On peut les filtrer et trier par namespace. On peut aussi exposer un service sans changer sa configuration. Ceci se fait par un simple click. Il n’est cependant pas possible de choisir le port utilisé par l’hôte. Mais cela semble bien secondaire ;)
Petit plus qui ne gâchent rien :
- Le cluster Kubernetes peut être réinitialisé en un clic.
- Le changement de runtime est possible à tout moment.
- Docker Desktop se lance sur demande (contrairement à Docker Desktop qui démarre avec Windows, par défaut).
Les moins côté conteneurs
Rancher Desktop s’intègre parfaitement à Windows via WSL2. Mais l’intégration s’arrête là. Il n’est donc pas possible de gérer des conteneurs Windows.
L’UI de Rancher Desktop ne permet pas de lister les conteneurs. Elle ne permet donc pas de stopper ou démarrer un container. Tout se fait via la CLI (kubectl, docker, ou nerdctl pour containerd).
Bien évidemment, il est possible d’installer Portainer ou Rancher dans le cluster Kubernetes pour disposer d’une UI web.
Conclusion
J’espère vous avoir fourni suffisamment d’information pour vous permettre de savoir si Rancher Desktop était fait pour vous, ou non.
Personnellement, dès que j’ai besoin d’un environnement accessible en un clic, j’installe Rancher Desktop.
Un seul regret : il n’est pas possible d’utiliser podman comme runtime. Utilisant Kubic, je suis surpris.
Kubic est une distribution de Suse qui facilite la création de clusters Kubernetes certifiés. Elle utilise les dernières versions de kubernetes, kubeadm et podman.